Ta maison est vide
Déserte de son maître
La cour d’honneur en friche
À l’intérieur
Les chaises froides, la chambre désolée
Ta maison est vide
Étrangère à ta vie
Revenue ici
Sans rien d’imaginé
Incapable de ses bras
Cernée par des murs
Que rien ne lui ferait avouer
Ta maison sera vide
Plus tard
D’enfants grognons
De lits chamboulés
De chats furtifs
D’absences douloureuses
De lettres déchirées
Par la rage impuissante
Bientôt vidée
D’éclats, d’échos
De voix soucieuses
Du piano refermé par sa main
De ses yeux avides
Oui. De ses yeux avides
Ta maison en sera vide
Vide d’obligations
De rentes journalières
Vide de toi, de moi
De présence agréée
Pour son devenir
Vide, encore, vide
Car ta maison est vide
Aujourd’hui
Si j’y suis pour personne.